Swagger : des vies d’ado vues par leurs pairs

illustrationLe 22 novembre dernier, les classes de seconde ont assisté à une cottonférence au Méliès autour du film d’Olivier Babinet, Swagger. Le débat qui a suivi la projection a permis de revenir sur différents éléments du documentaire : ce qu’il montre, avec en particulier la déconstruction des stéréotypes, et la façon dont il est construit, avec un mélange entre réalisme et fiction qui a plu… et parfois déconcerté.
Des élèves se sont essayés à l’écriture de critiques, dont voici des extraits ci-dessous.

« Ce documentaire est principalement construit de scènes où les adolescents, dans un collège de banlieue, sont interrogés. On peut avoir leur avis sur le monde qui les entoure, sur leur vie en banlieue, sur leurs familles ou encore leurs religions.
En plus de ces scènes, on a des scènes qui ont été reconstituées, mais qui viennent complètement des adolescents, afin de donner à ce documentaire une sorte de touche d’imaginaire, de fiction. Ce film est filmé d’une façon qui est complètement opposée aux films quotidiens de banlieue : celui-ci est beaucoup moins obscur, la qualité est optimale, les plans sont plus travaillés que d’habitude et c’est le meilleur aspect des banlieues qui est montré, pour une fois !
Il y a une scène qui m’a beaucoup amusé : une petite fille, d’une grande maturité, en 6ème à mon avis, nous parle de Mickey et de Barbie. Son avis est incroyable pour son âge : elle veut être remplie d’imagination et d’idées brillantes, malgré ses difficultés économiques.
A la fin, nous avons partagé nos idées lors du débat avec le réalisateur. Cela m’a permis de me rendre compte du point de vue de chacun. Je vous conseille de voir ce documentaire. Il est très intéressant car on se rend compte de la difficulté des adolescents dans ce genre de milieu. »
M., 2 AA2

« J’ai beaucoup aimé ce film, notamment le concept d’Olivier Babinet. C’est un documentaire sur les jeunes dans les cités. Le réalisateur s’est rendu dans un collège à Aulnay-sous-Bois et a demandé si des personnes étaient intéressées pour paraitre dans son prochain film. Les jeunes ont dû répondre à une série de questions non préparées, face à la caméra. C’est un exercice assez dur mais c’est ce que j’ai beaucoup aimé. Ce reportage expose la vie des jeunes dans les cités, les bons et les mauvais côtés, et leur vision de l’avenir. Leurs avis différents sont à la fois profonds et spontanés. On trouve des personnages aux pensées qui se ressemblent mais aux points de vue différents quelquefois. Chaque enfant est interrogé séparément des autres. Le réalisateur ne cherche pas à montrer que les côtés négatifs de la cité, bien au contraire. Il nous fait comprendre qu’il y a différentes façon de voir les choses, tout dépend sous quel angle on choisit de les voir, puis il suffit de les interpréter. De plus, le cadrage, la luminosité et les éléments ont été choisis avec soin pour embellir la situation.
De mon point de vue, ce film s’adresse à tous publics mais peut-être plus particulièrement aux enfants et jeunes ados afin de les sensibiliser et de les faire réfléchir aux différentes paroles. Je n’ai pas l’habitude de voir ce genre de films au cinéma habituellement, mais j’ai été satisfaite. »
D., 2 AA2

Swagger, un documentaire sur les enfants de Sevran
« Ce film décrit la vie de certains jeunes de cité, au cas par cas grâce à des interviews.
La plupart des scènes sont des scènes où des jeunes sont interviewés. Parfois il y a des scènes imaginaires qui montrent ce que pensent ou imaginent ces jeunes.
L’aspect du film qui m’a le plus intéressé a été celui de vivre entouré de délinquance.
Les scènes qui m’ont le plus plu sont celles imaginaires car elles permettaient de dynamiser le film (…) »
Un élève de 2 AA2

« J’ai trouvé le film Swagger très bien car c’est un film qui montre bien une vie de jeunes de banlieue. On peut voir un peu de fun avec le garçon qui est très à la mode et qui a mis la fourrure de sa mère et des lunettes solaires à la rentrée scolaire.
On peut voir aussi un côté très triste lorsqu’il y a une fille qui dit qu’elle n’a pas d’amis qu’elle a l’impression que ses camarades ne l’aiment pas. Elle dit aussi qu’elle se croit transparente. (…)
Je ne saurais pas qualifier le genre du film mais je le déconseille à ceux qui aiment les comédies ou les films d’action. Mais j’invite ceux qui aiment les histoires et les documentaires à aller le voir. »
J., 2 AA2

« Je n’ai pas aimé le film Swagger car il n’a aucun but, aucune morale, il est vide d’intérêt. Le film provoque un malaise ambiant. On voit dans ce film, qui est visuellement bien réalisé, parler des enfants qui n’ont aucunement l’air d’avoir envie de participer au film et qui ont parfois des propos sans aucun fondement. Ce film donne l’impression de nous forcer à être le psychologue de jeunes vivant en cité. Ce film m’a plus fait réfléchir sur la médiocrité du système scolaire que sur ce qu’essayait de montrer le réalisateur. »
P., 2 AA2

« Ce film parle d’adolescents vivant en banlieue parisienne.
On en apprend sur leur vie, leur scolarité, leurs parcours dans la vie. Le film est une sorte de documentaire. Je n’arrivais pas très bien à distinguer le vrai du faux, car c’est soi-disant un documentaire réel mais qui mélange aussi de la fiction.
Je ne partage pas non plus certains points de vue des adolescents interrogés. Il y a aussi des scènes que je n’ai pas comprises.
(…) Personnellement, je ne conseillerais pas trop ce film mais je ne le dénigrerais pas non plus. »
J., 2 AA2

Swagger : et si on cassait les préjugés ?
« Plusieurs jeunes d’Aulnay et de Sevran nous parlent de leurs ressentis au collège, dans la cité et chez eux, et leur enfance et de leurs rêves.
Certaines scènes, comme les rêves et les cauchemars, sont réalisés dans le style de la fiction.
Le réalisateur essaie de casser les clichés sur les jeunes de cité en montrant qu’eux aussi ont leurs rêves.
A la sortie nous avons débattu. Il y a avait deux avis : celui de ceux qui avaient des préjugés et qui ont trouvé que c’était un bon film, puis celui de ceux qui habitent près ou dans une cité qui ont trouvé que même après l’atténuation des clichés il en restait encore un peu et que le côté positif n’était pas assez montré, comme par exemple l’ambiance familiale qui y règne.
C’est un très bon film sur les relations humaines entre les jeunes d’un même quartier qui, malgré leurs différences, sont soudés. Il montre que les habitants de certaines cités sont parfois plus ouverts d’esprit que des jeunes habitants de quartiers plus aisés.
C’est un film que tout le monde devrait voir. »
M., 2 AA2

« (…) Ce film est intéressant et je le conseille aux gens. Il m’a agréablement surpris car il nous montre que même des enfants ont parfois des problèmes à gérer dans leur entourage et que malgré tout ils veulent vivre avec passion leurs rêves.
Le film contient énormément de plans de bonne qualité visuelle, en drones, par exemple, et des moments plus calmes où les protagonistes nous parlent.
J’ai beaucoup aimé la scène où Paul danse avec son parapluie. »
Pierre, 2 AA1

Swagger, la banlieue selon les enfants ****
« (…) J’ai beaucoup aimé les moments où les jeunes racontaient des anecdotes sur leur vie, leur collège… il y a aussi une scène très drôle et intéressante où Régis, un adolescent, parle de son style vestimentaire, atypique et assumé. J’ai particulièrement apprécié cette scène car elle nous encourage à être différents et c’est un très beau message.
Le débat avec Olivier Babinet ne m’a pas aidé à mieux comprendre le film, mais il m’a permis d’en apprendre plus sur le cinéma.
Je conseillerais ce film, car il est drôle et touchant. (…) Je trouve qu’on nous montre une image un peu fausse et cliché de la banlieue, on nous parle surtout des côtés négatifs de ces lieux. »
Lila, 2 AA1

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